J'étais perdu. J'étais un chrétien fervent et engagé dans divers mouvements, serviteur et responsable dans plusieurs communautés religieuses. Tout cela a été échangé pour une seule chose.

Ma vie dans les mains d’un autre

Celui qui s’attache à sa propre vie la perdra, mais celui qui fait peu de cas de sa vie en ce monde la gardera pour la vie éternelle. (Jean 12:25, Semeur)

On peut vivre toute sa vie en ayant l’impression de pouvoir la contrôler. C’était mon cas : j’étais certain de mes dons et de ma détermination à accomplir des choses “pour Jésus”, alors je me suis lancé dans bien des “ministères” comme on dit. Un tempérament de leader et un certain talent pour la musique ont vite fait de moi un “leader de louange” apprécié, reconnu et parfois critiqué (ce qui n’a fait qu’enfler mon orgueil). J’étais persuadé d’avoir un “appel” : c’est ce qu’on dit des personnes qui doivent devenir des influenceurs dans leur milieu religieux.

Et puis un jour, ma vie religieuse s’écroule. L’équipe du ministère que j’ai fondé et dirigé, avec énergie et beaucoup de consécration, se détourne de moi et me met sur la touche. Certains de mes meilleurs amis, avec qui nous avons partagé tant de bons moments me tournent soudain le dos. Les accusations fusent. Elles sont parfois vraies, parfois fausses. J’enrage. Je suis brisé.

Puis ma vie professionnelle se met à vaciller à son tour. Le business bien portant ne fonctionne plus, les clients s’en vont les uns après les autres.

Finalement, la santé s’en mêle. Un problème. Une lourde opération, ma vie est en jeu. Une sombre vallée à traverser. Seul. Ou pas. Fais-moi confiance, cette vallée nous allons la traverser ensemble, me dit le Seigneur. Alors, que faire quand cette douce voix résonne et qu’on est au bout de soi-même ? Que nos dons ne valent plus rien ? Que la plupart de vos amis ne sont plus là ?

S’abandonner. Ne plus lutter. Seigneur, je suis dans l’impasse, je rends les armes. Si tu dois prendre ma vie prend là, je la remets dans tes mains, bien plus que dans celles du chirurgien. Aujourd’hui, j’abandonne ma vie dans les mains d’un autre.

La vallée

Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, Je ne crains aucun mal, car tu es avec moi. (Psaume 23:4a)

Seuls ceux qui l’ont traversée la connaisse. On peut vous l’expliquer, vous la théoriser sur tableau noir, rien ne vaut l’expérience. Suivre Jésus dans la vallée de l’ombre de la mort a quelque-chose de terrifiant. La mort est profondément injuste et douloureuse. Elle vous caresse de sa main glaciale, elle vous réclame. Je suis horrifié, mais ce n’est que son ombre. Jésus, Lui, marche devant. Il est là semble-t-il, alors je m’accroche à Lui non pas comme un “grand adorateur”, mais comme un naufragé à une bouée au milieu d’un océan, bousculé par les vagues, dans l’obscurité et la pluie fouettant mon visage. Oh Jésus, si tu me laissais que deviendrais-je ?

“Au-delà de cette vallée, il y a la Terre Promise”, me répond-il. Quoi, serai-je rétabli dans mon ministère comme Job a été rétabli dans ses richesses ? Mes adversaires seront-ils impressionnés de ma revanche sur la vie et de ma résilience ?

Là, au milieu des larmes, sans pouvoir bouger, paralysé de faiblesse, je découvre que je suis aimé. Je n’ai rien à offrir, je ne peux rien accomplir et pourtant Il m’aime sans condition. Ma richesse n’est pas un acte pieux, ma richesse est dans l’amour qu’il me porte.

La Terre Promise

Je regarde toutes choses comme une perte, à cause de l’excellence de la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur, pour lequel j’ai renoncé à tout, et je les regarde comme de la boue, afin de gagner Christ, et d’être trouvé en lui, […] Afin de connaître Christ, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, en devenant conforme à lui dans sa mort. (Philippiens 3:8-10)

Cette souffrance dure longtemps. Pourtant elle ne dure qu’un temps. C’est alors qu’une lumière paraît. Il apparaît. Il se révèle à moi et me dit : “Je suis la Terre Promise”. Oh, Jésus, enfin je comprends. Enfin mes yeux s’ouvrent. Je te contemple, là sur mon lit d’hôpital. Qui suis-je pour que ta présence se manifeste à la plus brisée et insignifiante de tes créatures ? Je suis inondé de ta gloire.

Je me suis réveillé de cette opération, j’ai traversé cette vallée et pourtant je suis bel et bien mort. L’homme qui sort de la vallée n’est plus celui qui y est entré. Je suis né de nouveau. J’ai vécu mon chemin de Damas, mon buisson ardent, ma Croix. Plus rien ne sera comme avant : je sais au plus profond de mon âme que Jésus est la Vie. Lui, sa Personne même. Aucune religion ne peut me le donner ou me l’enlever. Il est à moi, je suis à lui pour toujours.

C’est fait, je ne suis plus chrétien. Je suis disciple du Christ. Le ministère ? Aucun intérêt. La vie religieuse ? Une mascarade. J’abandonne ma propre vie sans regret, sans un regard en arrière car mes yeux t’ont vu.

J’ai été crucifié avec Christ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi. (Galates 2:20)

Désormais, tout prend un nouveau sens. L’air n’a plus la même odeur. Rien ne sera plus jamais pareil. J’ai trouvé le Trésor ! C’est Lui, ne comprenez-vous pas ? Le but de toute vie c’est Lui ! La Bonne Nouvelle c’est Lui ! Combien de fois a-t-il dit “Je suis…” ? La Bible a gagné en saveur : elle est si délicieuse !

Je réalise que mon ancien “Moi” n’est plus, je suis un homme nouveau. A la place de tout ce que j’ai perdu j’ai trouvé la seule chose qui a vraiment de la valeur. J’ai été réduit à Christ et je continuerai à l’être, maintenant et pour le reste de ma vie. Tout est en Lui, par Lui et pour Lui car il m’a ressuscité avec Lui et fait assoir avec Lui dans les lieux céleste. Vous pouvez bien me priver de tout le reste, il me suffit !

Il n’est plus question de revenir en arrière et de mener ma vie comme je l’entends. Mon appel est d’être l’homme d’une seule chose. Je l’écouterai et je ferai exactement ce qu’il me dit, quel qu’en soit le prix à payer. C’est Lui ou rien. Je mise tout sur le Fils de Dieu, je n’ai pas de plan B. Ma vie n’est plus ma vie.

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